Le projet MERS décroche le label Institut Carnot : feu vert à l'innovation !

Dans les instituts de recherche, on guette les résultats de la labellisation « Institut Carnot » délivrés par le MESRI comme les restaurateurs attendent fébrilement leur étoile au Michelin. C’est dire la grande satisfaction de l’Ifremer à l’annonce le 7 février dernier de la labellisation du projet MERS -Marine Engineering Research for sustainable, safe and smart seas -

un projet porté en commun avec l’Ecole Centrale de Nantes. Interview croisée avec Romain Charraudeau, directeur de l’innovation, et Jean-Marc Daniel, responsable du département Ressources Physiques et Ecosystèmes de fond de Mer, directeur du nouvel institut Carnot MERS, qui décryptent pour nous les enjeux de cette labellisation pour l’Ifremer.

Le projet MERS, co-piloté par l’Ifremer et l’Ecole Centrale de Nantes, vient d’obtenir le fameux label Carnot.  En quoi est-ce une bonne nouvelle pour l’Institut, quelles retombées peut-on en attendre ?

Jean-Marc Daniel et Romain Charraudeau : « Ce label constitue d’abord une reconnaissance. C’est important dans le contexte français de rejoindre un réseau d’instituts engagés dans la recherche contractuelle avec les entreprises. Ce réseau va nous permettre de développer nos contacts aussi bien parmi nos homologues scientifiques que dans la sphère économique. Il jouera un rôle de facilitateur pour l’acquisition de nouvelles compétences et pratiques. La particularité de l’Institut Carnot MERS est d’être le seul institut Carnot entièrement dédié à l’océan, ce qui nous donne une place à part au plan national. L’originalité du dispositif Carnot repose sur une évaluation a posteriori des résultats, avec une enveloppe financière ajustée en fonction du montant des projets de recherche contractuel. Le cadre de travail entre chercheurs et industriels est posé de façon très concrète, ce qui contribuera à encourager par les partenariats industriels ciblés par l’IC MERS des travaux d’innovation au service d’une croissance durable, dérisquée et digitale ".

En quoi ce type de dispositif peut-il être un booster d’innovation au sein de l’Institut ?

RC : « C’est un mécanisme qui nous incite à collaborer davantage avec les industriels et donc à se saisir et à comprendre leurs problématiques pour mieux les intégrer dans nos questions de recherche. En se saisissant ainsi des problématiques des industriels, on alimente nos propres problématiques de recherche dans un cercle vertueux qui  nourrit l’excellence. On ne dévie pas de nos objectifs originaux de recherche, on va plutôt les amplifier grâce à ce mécanisme. Avec l’Institut Carnot, on augmente encore l’adhérence entre l’Ifremer et le monde socio-économique, en valorisant notre expertise et nos équipes auprès des industriels ».

Comment les personnels seront-ils impliqués dans la démarche ?

JMD et RC : « Tous les départements de l’institut sont concernés et une grande partie de sa géographie autour des centres de Brest, Nantes et Sète.  Parmi les acteurs  Ifremer en première ligne dans cet Institut Carnot de la Mer, on retrouvera les unités RDT, Géosciences Marines, MARBEC (MARine Biodiversity Exploitation and Conservation), EMH (Ecologie et Modèles pour l’Halieutique), Environnement Profond et Dyneco (DYNamique des Ecosystèmes Côtiers). Pour les équipes, il y a deux manières de s’impliquer : soit en participant à des projets avec les industriels, soit en proposant des projets amont en interne qui pourront demain donner lieu à une collaboration avec des entreprises.  Précisons toutefois que les enjeux définis pour le Carnot servent plus globalement les objectifs de l’Institut  puisqu’ils s’inscrivent clairement dans les missions prioritaires de protection et restauration des océans, de gestion durable des ressources marines pour le bien-être des sociétés humaines, et de construction et partage d’un océan numérique ».