Une innovation signée Ifremer aux Trophées de l'Innovation Océan
Laurent Delaunay, ingénieur à l’Unité recherche et développements technologiques (REM/RDT/LDCM) défend, ce jeudi 16 janvier à Paris, les mérites du dispositif Foulstop devant le jury du Trophée de l’Innovation Océan. Mise au point avec le CNRS, cette protection antifouling pour optiques instrumentales en milieu marin fait partie des 14 projets « finalistes » sélectionnés parmi 59 dossiers de candidatures.
Depuis les années 1990, les observatoires marins n’ont cessé de se développer pour produire de la donnée physico-chimique via des capteurs in-situ ou fournir des données d’observation précieuses grâce à l’installation de caméras ou de projecteurs. Plongés dans l’environnement marin, ces systèmes d’optique sont vite éprouvés par la prolifération de bio-salissures qui colonisent les hublots des instruments et en rendent le fonctionnement inopérant.
Or, pour être économiquement viables de telles installations doivent limiter au maximum les coûts liés à la maintenance. Il faut savoir qu’en milieu hauturier et profond les recommandations de l’ERIC EMSO (réseau européen d’observatoires de fond de mer) préconisent un intervalle de 12 à 36 mois pour les interventions de maintenance, période qui peut parfois être portée jusqu’à 10 ans pour les sites les plus difficilement accessibles ! On comprend donc que cette question de la maintenance est une équation fondamentale à résoudre pour optimiser le déploiement de tels outils.
Un antifouling qui ne manque pas d’atouts !
C’est justement tout l’intérêt du dispositif conçu par Laurent Delaunay en collaboration avec le Laboratoire Interfaces et Systèmes Electrochimique de l’Université Pierre et Marie Curie (LISE –UPR 15). Ses principales qualités : sa robustesse (aucune pièce mobile donc moins de risque de casse) alliée à une très faible consommation d’énergie.
Comment ça marche ? « Notre système utilise un revêtement de la fenêtre optique par une couche conductrice transparente. Cette couche conductrice est polarisée par un très faible courant afin de générer par électrolyse de l’eau de mer une quantité infime mais suffisante de biocide (acide hypochlorique) avec un impact négligeable pour l’environnement » explique Laurent Delauney. La protection a également la particularité de pouvoir être désactivée au besoin pour ne pas perturber le milieu pendant les mesures d’observation.
L’innovation a séduit le jury du Trophée de l'Innovation Océan qui l’a sélectionnée pour figurer parmi ses 14 finalistes. Créés en 2018, ces trophées ont l’ambition de promouvoir « des innovations qui agissent pour la protection des océans et l’exploitation durable de leurs ressources », avec toujours une double finalité écologique et économique. Un jury composé d’experts du monde maritime (Pôles mer, Cluster Maritime, Cedre, Institut océanographique de Monaco, France Energies Marines…) se charge de l’évaluation des projets.
Tous nos vœux de réussite accompagnent notre collègue parti plaider la cause de son projet à la Maison des océans à Paris.