Colloque de spectroscopie : imagerie fine, applications larges
L’unité RDT a organisé en début de mois le premier colloque de spectroscopie pendant deux jours sur le centre Ifremer de Plouzané.
Bilan avec la chercheuse Enora Prado du laboratoire Détection, capteurs et Mesures.
Interview vidéo d'Enora PRADO (RDT/LDCM) présentant le spectromètre Raman du laboratoire
Comment s’est passée l’organisation de ce colloque ?
C’est un travail très chronophage et je tiens d’abord à rendre hommage au sein de mon laboratoire à Noémie Colin, qui a pris en charge toute l’organisation. Depuis l’envoi des invitations jusqu’à la gestion de l’accès sur notre site, elle était là à toutes les étapes ! Je remercie également l’ensemble de l’équipe du laboratoire qui s’est fortement impliquée dans cette organisation (Maria El Rakwe et Léna Thomas notamment).
L’événement a été initié par le fabriquant Oxford Instruments-WITec suite à l’achat de notre nouveau spectromètre Raman l’été dernier. C’est une sorte de « super microscope », un outil d’imagerie révolutionnaire en termes d’efficacité d’analyse. Pas de préparation d’échantillons, un processus automatisé, une vraie capacité d’imagerie chimique permettant un fort gain de temps (pouvant atteindre 90% par rapport à notre précédent appareil).
Nous avons eu plus de 50 participants au colloque, c’est un vrai succès alors qu’on visait 30 personnes au maximum. Parmi les institutions représentées on peut citer l’UBO, l’université de Toulon, l’université de Nantes, la station biologique de Roscoff, le MNHN, l’IRD, mais aussi l’association The Sea Cleaners ou le SYSAAF côté aquaculture…
Plusieurs laboratoires de l’Ifremer ont notamment participé, y a-t-il une émulation en interne sur ce nouvel outil ?
Les applications sont très variées, de la caractérisation de la pollution plastique aux minéraux, en passant par les kystes de microalgues ou encore les œufs de bar. Alors oui, on sent un fort intérêt pour nos partenaires comme pour l’interne. 15 personnes de l’Ifremer sont venues au colloque : des Brestois du LOPS ou de GeoOcean, des Nantais de l’unité BE, des Concarnois de l’Unité littorale… Parmi les collaborations internes en cours, on peut citer également la contribution au projet MICROLAG2 avec notre unité polynésienne, pour l’étude de l’impact de la pollution plastique sur les huitres perlières. On est vraiment sur un outil transversal pour l’institut.
La veille du colloque, le skipper Fabrice Amedeo a justement annoncé de nouveaux résultats sur la pollution plastique, obtenus grâce à vos analyses de spectroscopie. Que faut-il en retenir ?
Lors de ses courses au large, Fabrice Amedeo collecte des plastiques sur trois classes de taille. Sa dernière communication a porté sur ceux de taille intermédiaire. Globalement, plus on descend en granulométrie plus on trouve des particules. On s’y attendait, mais pas dans cette proportion (34 fois plus de plastiques). Grâce à notre nouveau spectromètre, nous allons maintenant poursuivre le travail sur les filtres les plus petits, avec un tamis de 30 millionièmes de mètres. Ce type d’analyse illustre une nouvelle fois la finesse de notre outil.