Déploiement réussi de deux inclinomètres innovants au large de Nice

En juillet dernier, lors de la campagne Marolis avec le Pourquoi Pas ?, deux tiges de cinquante mètres ont été installées à la verticale dans les sédiments au large de l’aéroport de Nice.

La zone est connue pour son instabilité, depuis qu’en octobre 1979 un glissement de terrain sous-marin a engendré des pertes humaines et matérielles. Certains secteurs de la zone présentent aujourd’hui encore des caractéristiques morphologiques et mécaniques suggérant un potentiel élevé d’instabilité. L’installation des deux tiges instrumentées dans les cinquante premiers mètres de sédiment ne vise pas à construire un système de surveillance mais à étudier les processus actifs pouvant conduire à de nouvelles instabilités.

Ces nouvelles tiges, dénommés TIPS, ont été poussées dans le sédiment par le pénétromètre Penfeld. Elles mesurent trois paramètres sur plusieurs étages : l’inclinaison, la pression interstitielle et la température (TIPS signifiant Temperature, Inclination and Pressure Sensors). Ils ont vocation à rester plusieurs années sur site.

L’originalité des TIPS réside dans la façon dont elles mesurent l’inclinaison, puisqu’elles utilisent des accéléromètres MEMS (comme les téléphones portables par exemple). Chaque TIPS en comporte quarante. Toute la difficulté a été d’en vérifier la capacité métrologique et de les intégrer dans la tige, ce qui a impliqué de développer une mécanique et une électronique spécifiques.

 Ces développements ont été conduits par le département REM de l’Ifremer dans le cadre du projet MODAL, financé par l’Agence nationale de la recherche et mené en collaboration avec Geoazur et l’institut allemand Marum.

 Le budget était de 240 000 €. TIPS a mobilisé vingt-cinq agents Ifremer (à RDT et à GM) ainsi que plusieurs agents Genavir (pour Penfeld). Pour l’Ifremer, cela a représenté près de quatre équivalents temps plein durant les trois ans et demi du projet.

 Les instruments sont connectés sur l’observatoire sous-marin câblé EMSO-Nice, qui assure leur alimentation électrique et le transfert en temps réel de leurs mesures vers un serveur Ifremer à Brest.