Projet LONGUS : réduire les coûts d’ancrages dans le domaine de l’éolien flottant

Le challenge d’innovation InO’idées saison #3 est lancé ! N’hésitez pas à déposer votre idée sur la plateforme InO’box avant le 15 mai. Lauréat 2020, Michel Répécaud, ingénieur à l’unité Recherches et Développements Technologiques (RDT), nous présente le projet « LONGUS » qui vise à réduire les coûts d’ancrages dans le domaine de l’éolien flottant, en optimisant le diamètre des ancrages textiles.

D’où vient l’idée de ce projet ?

« Je travaille à la fois sur les systèmes de mesures, en particulier sur les bouées qui enregistrent en permanence les caractéristiques de l’eau de mer (Réseau Coast HF), et dans le domaine des Energies Marines Renouvelables (EMR). Je côtoie donc des collègues des 2 laboratoires (LDCM et LCSM) et du Service Ingénierie et Instrumentation Marine (SI2M) de l’unité RDT. J’échange aussi avec l’Ecole Centrale de Nantes (avec laquelle nous sommes réunis dans l’institut Carnot MERS et l’infrastructure de recherche THeoREM) qui opère le site SEM-REV où le prototype d’éolienne flottante Floatgen est à l’essai. Ensemble, on a soulevé une difficulté : le dimensionnement des mouillages destinés à amarrer le flotteur de 4000 tonnes sur lequel est implanté le mât de l’éolienne.

Comme les données manquent en mer (sur Floatgen par exemple, il n’y a aucune instrumentation sur les lignes d’ancrage), les mouillages vont souvent être surdimensionnés et par conséquent les coûts augmentés. Pour donner un exemple, quand on a travaillé avec GEPS TECHNO sur la mise à l’eau de la bouée WaveGem (plateforme houlo-motrice), le coût de l’ancrage, dimensionné selon les normes pétrolières en vigueur, a quasiment atteint celui du flotteur. C’est pourquoi, si on optimise le dimensionnement des ancrages textiles, en réduisant leur diamètre entre autres, on diminue également les coûts de production, problématique importante de l’électricité produite en mer. Il faut pouvoir mesurer l’allongement des ancrages afin de connaître leur comportement et monitorer ainsi ces systèmes sur le long terme (vieillissement) ».

En quoi consiste le projet ?

« Il est très difficile de mettre des capteurs sur des lignes d’ancrage qui bougent et se déplacent. Par ailleurs, j’ai été amené à travailler sur les mesures de dépôts de sédiment sur le fond de la mer avec l’instrument ALTUS, un système de capteurs acoustiques développé par l’Ifremer et commercialisé par l’entreprise Nke. Nous avons eu l’idée de détourner l’utilisation d’Altus, d’où le projet LONGUS : Système sous-marin pour la mesure de l'alLONgement de liGnes de moUillages textileS. Il consiste à fixer un système de capteurs acoustiques en un point de l’ancrage et quelques mètres plus loin une cible, pour mesurer l’allongement de l’ancrage.

Où en est le projet ?

Depuis le démarrage du projet en septembre 2020, on a conçu le système de capteurs acoustiques pour lequel on va rédiger une mini déclaration d’invention* et discuter de la stratégie de protection avec la Direction de l'Innovation.

Les 3 prochaines étapes du développement sont :

  1. La qualification du système en bassin en avril-mai,
  2. Puis à l’été en mer à Sainte-Anne du Portzic en milieu côtier et protégé. On va disposer d’un flotteur avec des ancrages textiles de 20 ou 30 mm de diamètre, et du prototype de notre système adapté à ce diamètre.
  3. Enfin à l’automne, on testera notre système en mer sur le site d’essais SEM-REV au large du Croisic